Login

Atriplex halimus : une arroche de front de mer

Atriplex halimus est un arbrisseau très ramifié, doté d'un feuillage dense résistant aux milieux salés. Il bénéficie de toutes les qualités requises pour habiller durablement les dunes et les talus en bord de mer.JÉRÔME JULLIEN

L'arroche halime ou pourpier de mer forme en quelques années un buisson très touffu convenant particulièrement à la végétalisation des zones littorales.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La plupart des espèces du genre Atriplex (amaranthacées) sont herbacées, mais plusieurs sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux poussant en zones tropicales, subtropicales ou tempérées. A. halimus, espèce ligneuse originaire d'Afrique, a été introduit avec succès dans le Midi de la France, puis sur le littoral atlantique et de la Manche, où il est cultivé en touffe ou en haie.

Contre vents et marées

Sur la côte, le vent, même léger, transporte le sel de mer impropre à l'existence de nombreux végétaux. Les embruns causent chaque année des dégâts irréversibles en zones maritimes et océaniques, en brûlant le feuillage des plantes sensibles. Une phytotoxicité due au sel marin, accentuée par la sécheresse estivale, peut être fatale à de jeunes plantations. Les manifestations (dépôt blanchâtre sur le feuillage, perte de couleur, dessèchement, défoliation) s'apparentent aux méfaits d'un stress hydrique. Il est donc important de définir dès la conception paysagère plusieurs zones de plantation, de la plus proche à la plus éloignée du rivage, où seront plantées des espèces adaptées, avec des degrés de sensibilité différents au sel. Parmi les plantes de première ligne, A. halimus se montre très intéressant. De plus, cette espèce halophyte endure les sols salés à des doses qui peuvent se révéler toxiques pour d'autres végétaux d'ornement. Supportant très bien le plein soleil, on peut le retenir pour végétaliser avec succès des terres salines en secteurs semi-arides où la pluie est insuffisante pour lessiver le sel ou dans des jardins créés dans d'anciens marais (Camargue, îles d'Oléron, de Ré, de Noirmoutier...). Il se marie avec d'autres taxons horticoles ou sauvages adaptés aux milieux salés. En Afrique du Nord, les arroches sont d'ailleurs utilisées dans le repeuplement des terres affectées par la salinité ou la désertification en zone sahélienne. A. halimus bénéficie de toutes les qualités requises pour habiller durablement les dunes et les talus en bord de mer, notamment sa résistance au sel et à l'aridité. Il contribue ainsi à limiter l'érosion. Son feuillage persistant brave le vent marin. Il est composé de petites feuilles alternes et pétiolées, entières, ovales, rhomboïdales ou oblongues, peu nervées, gris argenté sur les deux faces. Précisons qu'une haie homogène avec une porosité voisine de 30 % permet de réduire de moitié la vitesse du vent, et de protéger cultures et bâtiments sur une distance égale à quinze fois sa hauteur. En l'occurrence, A. halimus mesure de 1,50 m à 2,50 m de haut pour un étalement identique et pousse vite, mais il supporte bien la taille. Sa floraison s'étale d'août à septembre sous forme de fleurs jaune verdâtre en épis allongés. Autre atout, cet arbrisseau ne connaît généralement aucune attaque parasitaire, hormis le déchiquetage de ses feuilles par certains oiseaux.

Jérôme Jullien

Résistance au sel Cette espèce halophyte endure les sols salés à des doses qui peuvent se révéler toxiques pour d'autres végétaux.

JÉRÔME JULLIEN

Résistance à l'aridité Le pourpier de mer supporte très bien le plein soleil et végétalise avec succès des terres salines en secteur semi-aride.

JÉRÔME JULLIEN

Résistance au vent marin Une haie homogène avec une porosité voisine de 30 % permet de réduire de moitié la vitesse du vent.

JÉRÔME JULLIEN

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement